Une journée aux côtés de Rémy Masséglia

Déjà auteur du film "Naïs au pays des loups", soutenu par la Fondation Prince Albert II de Monaco, Rémy Masséglia poursuit son travail d’immersion dans la vie sauvage.

Dans le cadre de son prochain documentaire, financé par l’Initiative Homme-Faune Sauvage, nous l’avons accompagné une journée sur le terrain pour découvrir les coulisses de son approche.

Après une randonnée en montagne dans la vallée de la Roya, nous avons rejoint l’un des affûts camouflés que Rémy installe et laisse en place toute l’année. Ces tentes discrètes permettent d’observer sans perturber les espèces locales. Nous avons d’abord repéré deux espèces de pics, le pic vert et le pic noir, en pleine période de couvaison.

Puis, en nous déplaçant dans une autre zone, nous nous sommes installés face à une rangée d’arbres qui, au premier regard, semblaient tout à fait ordinaires. C’est dans ce décor apparemment banal que la patience et le silence ont révélé leur pouvoir. Une chouette chevêchette d’Europe, le plus petit rapace nocturne du continent, a lentement émergé de son nid, un minuscule trou creusé dans un tronc, de la taille d’une balle de ping-pong. Elle observait les alentours, probablement en attente du retour de son partenaire avec de la nourriture. Elle aussi était en période de couvaison.

En quelques instants, nous avons eu le privilège d’entrer dans la vie privée de ces espèces farouches, à un moment clé de leur cycle de reproduction.

Ces scènes, rares et sensibles, rappellent que la véritable coexistence passe aussi par cette capacité à observer sans envahir, à comprendre sans perturber.

Soutenir ce type d’approche, c’est affirmer qu’une cohabitation respectueuse avec la faune sauvage commence par une meilleure connaissance de ses besoins et de ses rythmes, et par notre capacité à lui laisser de la place.